Je sais que ce discours ne plaira pas à tout le monde mais je m’en fous un peu. Si je l’écris, c’est aussi, un peu, pour exorciser les vieux codes qui me hantent encore, les anciens modèles familiaux à base de vie bien rangée entre femme, enfants, balançoire et labrador.
J’ai mis un peu de temps à comprendre que ce régime matrimonial ne convenait pas, qu’il n’était qu’un reliquat d’un passé que je ne connaissais pas, une transmission épi-génétique, qui, finalement, ne m’appartenait pas.
Pas simple, d’évoluer dans les codes d’une société nouvelle avec un formatage issu d’une version plus ancienne. D’autant moins simple quand vos congénères ne semblent ne pas s’éveiller au nouveau monde à la même vitesse que vous. Je n’en veux pas à ma famille de m’avoir éduqué avec ce qu’elle pensait être bon pour moi. Je n’en veux pas non plus à mon ex-femme, qui a fait tout ce qu’elle a pu pour maintenir notre semblant de bonheur codifié. Quant à mon chien… Je crois que c’est lui qui profite le plus de la balançoire aujourd’hui…
Plus sérieusement, j’avais beau avoir tout ce qu’il était possible d’avoir pour être heureux, du matériel aux être aimants m’entourant de leur tendresse et de leurs affections quotidiennes, je ne parvenais pas à trouver le bonheur. J’ai donc fini par prendre une décision radicale : rompre avec ces codes qui n’étaient pas les miens pour me découvrir enfin, réapprendre qui j’étais et, pourquoi pas, finir par m’épanouir.
Je sais que cette décision peut paraître très égoïste aux yeux de certains. Il n’en est rien. Car comment être présent aux autres sans être, en premier lieu, présent à soi-même ?
Je ne cherche pas à faire l’apologie de l’individualisme et du célibat. Je raconte juste une histoire personnelle, un chemin vers l’accomplissement et ce chemin n’est que le mien. Il n’a pas forcément valeur d’exemple. Par ailleurs, bien que nous en ayons parlé ensemble à plusieurs reprises, nous n’avions pas d’enfant, ce qui a considérablement simplifié les démarches inhérentes au divorce.
Je dois aussi louer l’intelligence de cœur de celle qui fut ma femme. Mon mal-être rognait terriblement sa joie de vivre et elle finissait par culpabiliser de ne plus savoir que faire pour me faire partager sa vision du monde.
Passé le choc de ma décision, elle a fini par se sentir soulagée, elle aussi. L’entente est cordiale entre nous. Elle a pu rencontrer quelqu’un d’autre et mener la vie dont elle a toujours rêvé, entourée de jeunes bambins. De mon côté, je jouis pleinement de mon célibat. Il se peut que, l’âge aidant, je revienne sur cette position dans l’avenir.
En attendant, je vis mon présent comme il se doit d’être vécu, selon moi, de rencontres en découvertes, d’émotions en émois. Un temps pour chaque être, un moment pour chacun et du temps pour moi.
Dernier détail, mais non des moindres et qui vous fera sans doute sourire. Alors que je me trouve sur ce site de rencontre qui me vante son taux de mariage issu des rencontres numériques, je dois vous avouer que nous avons opté pour un divorce en ligne. Et oui. Il n’y a pas que les rencontres qui se font en ligne aujourd’hui, les divorces aussi. Vivons avec notre temps !