J’ai flirté avec l’Arnacoeur

Et oui, même les célibataires confirmées font des erreurs de débutantes, et même si ce film a longtemps été une référence pour moi, j’en ai payé les frais…

Il y a trois types de femmes. Celles qui sont heureuses, celles qui sont malheureuses mais qui l'assument, et celles qui sont malheureuses et qui ne le voient pas. Celles-là sont mon fonds de commerce.

J’ai certainement été son fonds de commerce pendant qu’il était mon amoureux. Il a choisi de m’écrire tout ce que j’ai toujours rêvé de lire, « tu es tout ce que j’aime » et j’ai choisi d’y croire.

J’ai flirté avec l’Arnacoeur

Il a voulu m’expliquer pourquoi il ne pouvait pas quitter celle qui partageait sa vie : « Tu préfères être la première … ou la seconde ? Alors soit patiente s’il te plaît… ». J’ai choisi d’y croire encore et mon cœur envahi d’un immense tsunami émotionnel. J’ai commencé à relire cette phrase tous les soirs.

Si j’avais pu dominer son monde et l’observer, je l’aurais vu déposer sans aucune timidité l’empreinte de mon chagrin… pas à pas. Lui si parfait, si sensible, si sincère. Cet homme-là ne pouvait être réel, il ne sortait pourtant pas d’un de ces contes de fées et n’avait en rien l’allure du prince charmant.

Il y a pourtant longtemps que j’ai troqué les contes de Grimm pour les essais de John Gray, j’ai même fait des annotations sur les points à ne pas oublier : « Ouvrir son cœur permet de pardonner plus facilement et accroît notre faculté d'aimer et d'être aimé, de soutenir et d'être soutenu. » (« Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus »)

  • Annotation 1 : Ouvrir son cœur
  • Annotation 2 : Ouvrir son cœur donc être plus aimé
  • Annotation 3 : Jeter ce livre ! Descendre au bistrot et observer les rapports hommes-femmes, dans le décor de la vie, la vraie vie… celle qui ne passe par What’s app.

Lui, si parfait dans les écrits et pourtant jamais vu en action… De rendez-vous annulés, en rendez-vous annulés, excusé par des raisons tellement exactes et délicates : « Si j’étais célibataire, j’aurais tout donné pour passer cette nuit avec toi, mais je ne peux pas… ».

Finalement je ne l’ai pas vu, et d’une main de maître il a mis fin à notre « relation » pas encore commencée et déjà terminée.

Alors je suis entrée dans une phase de reconstruction et je l’ai associé à des oxymores plus pervers les uns que les autres : « me soleil de mes nuits, un obscurantisme lumineux…vérité mensongère, dure tendresse, joyeuse déprime, segment éternel….etc etc ».

J’ai rappelé Paul, j’ai rappelé Robert, j’ai même supplié Jacques de pardonner mon état cet été, quand légèrement joyeuse j’avais raconté à toute sa famille les minables prouesses de leur fils le soir de notre rencontre.
Mais la réalité est que ni Paul, ni Robert, ni Jacques (qui m’a pourtant pardonnée) ne parvient à effacer l’amour que je grandis pour mon ArnaCoeur.

Alors j’ai ouvert un Pomerol 2007, celui que j’avais gardé pour les grandes occasions et sur le bouchon, j’ai noté :
« A toi l’ArnaCoeur tu as volé mon cœur» 05/01/…
Sur une dernière gorgée je m’entends chantonner « I’m not your substitute of love » (Estelle)

Et le lendemain matin, dans une lueur d’espoir secrète, je me suis connectée sur What’s app, j’ai relu toutes les phrases qu’il m’avait soufflées et comme une promesse à moi-même, je les relirai encore ce soir avant de me coucher...

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